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Modérateur : Edgar
Weiser, Interprète de conférence, Président de l'Association Danica
Seleskovitch : introduction de la table ronde par E. Weiser
Clare
Donovan, Interprète de conférence, Directrice de la section interprétation
de conférence de l'ESIT (Université Sorbonne Nouvelle), ancien chef interprète
à l'OCDE : intervention de Clare Donovan
Sylvie Monjean-Decaudin, Docteure en droit, Professeure à la
Sorbonne Université, spécialiste de la traduction juridique
Freddie
Plassard, Maître de
conférences habilitée à diriger des recherches (ESIT, Université Sorbonne
nouvelle), traductrice et traductologue : présentation de F. Plassard
Jean-Christophe
Salaün, Traducteur littéraire, Lauréat du Prix Pierre-François Caillé
Philippe
Séro-Guillaume,
Interprète en langue des signes française, ancien Directeur du Master
professionnel d'interprétation et de traduction français/LSF-LSF/français
(ESIT, Université Sorbonne Nouvelle) : intervention de Ph. Séro-Guillaume
Texte de présentation de la table ronde :
La
nostalgie de la transparence est un sentiment très répandu qui hante aussi bien
les traducteurs de l’écrit et de l’oral que les
destinataires de leurs messages. Dans
leur for intérieur, les uns et les autres aspirent à établir ou à
retrouver le double exact de l'original.
Ainsi, en dépit des progrès réalisés dans l'étude des phénomènes langagiers et
notamment du processus traductif, il est encore, semble-t-il, volontiers
paradoxal, voire provocateur, de poser que l’objet traduit à l’écrit comme à
l’oral, n'est pas 1'original mais une création
nouvelle tributaire, pour
une large part, de ses propres
conditions de production. Sur ce point, les réserves ne manquent pas. Le
principe même de l'opération traduisante n'est-il pas de restituer la parole
d'autrui sans la moindre
altération, de respecter le rapport de dépendance entre les textes ou entre
les discours ? N'a-t-on pas
assez dit, pour
reprendre le vieil adage italien traduttore,
traditore, que le traducteur est par essence faillible ? Faut-il à présent
ériger son vice en vertu et lui reconnaître le droit d'innover, de transmuer
l'objet dont il a la charge ? Ne risque-t-on pas, en propageant de telles
idées, de faire ressurgir l'ère des "belles infidèles" où le texte original
n'était qu'un matériau brut dont on
tirait une œuvre inédite ?
Autant de questions primordiales qui se
posent depuis que l'homme
existe et qu'il traduit. Parler
de créativité en traduction ou de
réinvention de l’original, c'est donc
toucher à des aspects fondamentaux du processus traductif tels que la relation
entre les écrits et entre les discours, les notions de fidélité et de qualité, la
place de la traduction dans les techniques de communication. C'est retrouver
les grandes interrogations : que traduit-on ? Pourquoi ? Pour qui ? Comment ?
Fortunato
Israël (in « La créativité en
traduction ou le texte réinventé »).