Table-ronde : "Une théorie pour traduire - à quoi bon ?"
Paris - 16 novembre 2013


Table-ronde 16-11-13

Table-ronde 16-11-13

Table-ronde 16-11-13

Le 16 novembre 2013, l'ESIT a accueilli une table-ronde intitulée "Une théorie pour traduire - à quoi bon". Cette manifestation organisée par l'Association Danica Seleskovitch et avec la participation de la Commission européenne s'est déroulée "à guichets fermés" ; Le débat, animé par Geneviève Blondy-Mauchand, traductrice, ancien directeur de la Section Traduction de l'ESIT, Responsable du Diplôme universitaire "Traducteur-Interprète judiciaire" (ESIT), a réuni les intervenants suivants :

Christiane Driesen, docteur en traductologie ESIT, Vice-présidente d'EULITA (European Legal Interpreters and Translators Association), Directrice du programme de formation des interprètes et traducteurs juridiques, AWW - Université de Hambourg

Ludovica Maggi, doctorante en traductologie à l'ESIT

Philip Minns, interprète AIIC, ancien directeur de la Section Interprétation de l'ESIT

René Prioux, consultant en traduction, ancien chef du service de traduction de l'OCDE

Philippe Séro-Guillaume, docteur en traductologie, directeur de la Section Interprétation en Langue des Signes de l'ESIT

Cette manifestation a été un hommage rendu à Florence Herbulot, ancienne Présidente de l’Association Danica Seleskovitch, à laquelle celle-ci doit beaucoup.


La thématique de cette table-ronde était la suivante :

Théorie et  pratique sont-ils deux concepts antinomiques ? Ou bien chacune aurait-elle quelque chose à apporter à l’autre ?

La pratique: Pendant des siècles, on a traduit sans  formation à la traduction. Mais ceux qui traduisaient étaient des lettrés, souvent des religieux. Aujourd’hui, la croissance exponentielle des besoins en traduction attire vers cette profession de plus en plus de jeunes et de moins jeunes, avec ou sans formation. L’opinion majoritaire du public est que pour traduire, il suffit de savoir une langue étrangère (sans précision sur le degré de ce ‘savoir’). Peut-on aujourd’hui se former sur le tas, apprendre par accumulation d’expérience au fil de la pratique ?

Dans la deuxième moitié du XX° siècle, de nombreuses formations ont été créées, ce dont on ne peut que se féliciter.  Mais qui y enseigne ? Avec quel bagage ? Quelles méthodes ?  Sur quels fondements ?

La théorie: Aux théoriciens, les praticiens reprochent de jargonner, de couper les cheveux en quatre, de n’être pas traducteurs. Les théoriciens de leur côté se plaignent de ne pas être écoutés par les praticiens.

Or qui dit théorie dit effort de description mais aussi de compréhension de la réalité, de la pratique. Certaines théories  sont des descriptions du produit de la traduction, et non une élucidation du processus, c’est-à-dire des différentes étapes par lesquelles les traducteurs passent pour  traduire.

Même lorsqu’il y a explication du processus, les praticiens peuvent  parfois avoir l‘impression que les théoriciens voudraient leur imposer une manière de traduire. Or  aucune théorie n’est prescriptive (elle ne dit pas « faites comme ceci, pas comme cela ») et ne peut l’être, car traduire, c’est faire des choix  et, pour un même texte, il y aura toujours plusieurs traductions possibles.

Théorie et pratique, une synergie possible ? Théoriciens, praticiens, enseignants, étudiants ont échangé leurs points de vue et expériences avec les intervenants de la Table Ronde.




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